Préambule au chapitre « Politique environnementale »


L’environnement est une matière qui semble faire consensus auprès de tous, et peu de citoyens se hasarderaient à contester l’urgente nécessité de prendre des dispositions vertueuses pour la protection de la planète, de sa faune et de sa flore, du climat et de la santé des populations.

Mais ces dispositions vertueuses ne se déclinent pas de la même façon pour tout le monde.

Aujourd’hui, chacun se revendique de l’écologie, sincèrement en général, par calcul trop souvent. Les partis politiques s’en servent, les industriels l’instrumentalisent, les bobos l’utilisent pour leur bonne conscience, mais en attendant, la maison brûle.

En fait, il existe autant de programmes écologiques qu’il y a d’intérêts particuliers.

Les routiers s’opposent au ferroutage, les minéraliers à la fin des bouteilles en plastique, les céréaliers à l’éviction des produits phytosanitaires, les automobilistes à la taxe carbone, les pêcheurs à l’interdiction des filets dérivants, les ouvriers du nucléaire à la fermeture de leur centrale, etc… mais tous ceux-là, dans leur grande majorité, se disent favorables à la sauvegarde de l’environnement.

Il est tout de même étrange, alors que les tenants d’une écologie radicale ont gagné la bataille de l’opinion, de constater que, dans les faits, dans les lois, les décrets, le chantier Vert avance globalement si lentement.

Il est temps de « prendre le taureau par les cornes » et de bousculer les résistances opposées par les intérêts particuliers. Les programmes écologiques proposent souvent plus de solutions que leurs applications ne posent de problèmes.

Par exemple, les routiers trouveront plus d’avantages au ferroutage s’ils envisageaient un nouveau modèle économique (moins de maintenance, plus de marchés, moins d’astreinte et moins d’accidents, moins de taxe pollueur-payeur, moins de dépenses carburant, …), les ouvriers du nucléaire ne perdraient pas leur emploi suite à la fermeture de leur centrale puisque les chantiers de démantèlement promettent, hélas, de durer des dizaines d’années, …

Pas à pas, il s’agit de désamorcer les résistances, de parvenir à la mise en place de cercles vertueux et de faire émerger un monde plus respectueux de l’environnement.

Nous devons dénoncer les intérêts particuliers, démontrer qu’ils sont souvent obsolètes et délétères. Nous devons manœuvrer pour les réorienter au bénéfice de l’intérêt général et les éloigner des logiques comptables.

Pour autant, il est nécessaire, avant de renchérir dans des planifications dispendieuses, de questionner les soi-disant urgences qu’on nous présente avec gourmandise comme des périls existentiels.

En premier lieu, l’urgence associée au réchauffement climatique. De nombreuses voix s’élèvent pour, d’abord contester le caractère anthropique du réchauffement, ensuite pour remettre en cause le caractère exceptionnel de ce réchauffement qui se produit effectivement de façon cyclique à travers les âges, et enfin relativiser la courbe annonciatrice d’apocalypse au point de conclure à une tendance inverse au refroidissement.

Concurremment – et là il suffit d’avoir fait quelques études de premier cycle en médecine, en biologie, en biochimie ou en agronomie –, il est démontré que le CO2, c’est la vie : il fait pousser les plantes et favorise les inflorescences partout où sa teneur augmente.

La somme de ces indices contradictoires, rappelle le funeste épisode Covid, où sous une pression de peur, les populations se sont retrouvées dans une gigantesque nasse liberticide.

A nous promettre toutes les plaies d’Egypte sans que leur advenue soit certaine, il n’y a qu’un pas à franchir pour y voir de fortes similitudes avec la méthode décrite dans le livre de Naomi Klein : « La stratégie du choc ».

Dérèglement il y a, sans doute… mais les palliatifs mis en œuvre partent d’un postulat erroné : l’humanité n’y est pas pour grand-chose. Ainsi tous les plans mondiaux « pour le climat » sont a minima inutiles mais probablement instrumentalisés à des fins financières et de pouvoir par des cercles d’intérêt qu’il n’est pas le lieu de désigner ici.

Il n’empêche que le Basculement Ecologique est nécessaire en matière de pollution plastique et chimique, de particules fines, d’exploitation minière, de consommation, de biodiversité, de savoir faire agricole, etc...

Entre l’écologie radicale, celle qui prône le retour à la nature et l’autosuffisance en toute matière, et l’écologie proactive qui opte pour des adaptations vertueuses tout azimut à l’intérieur de notre société, Concorde 17.11 ne tranche pas. Pourquoi le faire ? L’une et l’autre se complètent. Mais s’il y a une écologie que nous ne pouvons suivre, c’est celle qui prétend que l’ultralibéralisme est compatible avec le mieux-disant écologique.

Nous ne voulons plus vivre dans un monde où la nature passe après la finance, où l’économie s’oppose à l’écologie, où l’argent est prioritaire devant la santé, le bien-être et le respect de l’environnement.


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